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Le Japon n’est qu’un monde de faux-semblants et de décors de carton pâte… semble vouloir nous dire Eric Nonn dans Butterfly II, un récit brillant qui met en scène des sans-domicile-fixes, des laissés-pour-compte d’une société japonaise en pleine déliquescence.

D’un cadavre à l’autre

Comme dans l’opéra, l’action débute dans un bordel où un vieil homme, Shozu, vient voir une jeune femme qu’il espère un jour pouvoir sortir de cet enfer.

Jusqu’à ce qu’il y découvre un cadavre en compagnie d’une jeune fille, Tomoko, dont il s’éprend. Grâce à cette double rencontre de la vie et de la mort, Shozu va nous ouvrir les portes d’un univers insoupçonné.

D’une perte à l’autre

Butterfly II est un roman de la perte. Dès les premières pages, on comprend que la vie de Shozu n’est faite que de rendez-vous manqués, d’espoirs déçus, d’absence.

En effet, il n’est pas fortuit pour l’auteur d’avoir choisi un terrain vague au bord des rails, allégorie d’un Japon détruit, ravagé, perdu, dont les racines ne sont plus dans la terre, la mer et le ciel, mais dans le béton et l’acier, les spots et l’économie.

D’un éclairage à l’autre

Etrangement, ce roman n’est pas si négatif que cela et éclaire le lecteur d’une lumière diffuse mais ô combien créatrice. Dans cette veillée funèbre, les paroles de Shozu nous atteignent avec talent, retranscrites par l’écriture fine, juste, épurée et à la fois profonde d’Eric Nonn.


Eric Nonn suggère avec une sobre éloquence un
Japon onirique, empreint de tristesse et de com-
passion, de sensualité et de morbidité. Hommage
fascinant d’un poète de la Vieille Europe à
l’univers de Kawabata et de Tanizaki.

      Bruno de Cessole       Valeurs Actuelles.


En une dizaine de livres, depuis 1984, Eric
Nonn a affirmé son goût pour l’étrange, les
frontières floues entre rêve et réalité, et on
a plaisir à le suivre, une fois de plus, dans
cette dérive poétique.

      Josyane Savigneau       Le Monde.


C’est alors qu’entre en jeu le rôle majeur de
l’écriture : ici plus que jamais le rythme et le
style sont les deux piliers du livre. Proche des
Katakana, cette forme si particulière de
l’écriture japonaise, la narration d’Eric Nonn
s’appuie sur l’emploi d’une économie de
matériaux afin de souligner l’essentiel de l’action.

      François Xavier.       Le Mag journal.