Là-bas, c'est où ? Là-bas, c'est au Gabon, qu'Éric Nonn a entrevu, qu'il a vu, le temps d'un séjour. Sans doute faut-il du cœur pour après Rimbaud, Gide, Leiris, Green écrire sur l'Afrique ; tant de mots puissants recouvrent son athlétique corps d'ébène. Nonn a du cœur, des yeux, un regard qui saisit des lieux, Lopé, Lambaréné, Libreville, un regard qui fixe des mouvements, des déplacements, une histoire, révèle un monde où s'abolissent les distinctions entre l'immanent et le transcendant. ...
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L'auteur prend prétexte d'un voyage le long de la voie ferrée entre Libreville et la mer pour nous faire découvrir de l'intérieur, en rupture avec le « camouflage » qu'en donne une vision médiatisée, une Afrique mutilée qui veut croire en l'espoir plein d'embûches au bout du rail. Sensuel et sensible, critique et implacable, ce long poème en noir et blanc, scandé comme au rythme du train, est d'une impitoyable clairvoyance.

: Synopsis :
Tour à tour poétique, nostalgique, enfantine et lucide, une traversée du Gabon à travers les yeux de Djana, une petite fille qui prend le train à la Lope en direction de Libreville et de la côte.

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.. Là-bas, ils ne tuent pas les oiseaux dans le ciel
 La gare de la Lopé, au Gabon.
  Sur la place en terre, une case eu bois, eu planches, en traverses.(...)
    Une petite fille vêtue en rose. Son cartable aussi est rase, un rose plastique, international.
     C'est sur ce tempo que s'ouvre l'histoire de Djana, une petite fille en rose, dont le regard vierge et millénaire parcourt la géographie et l'histoire de son pays. Regard innocent et implacable qui perçoit, sous les camouflages divers, les mensonges, les rêves avortés, les folies d'une Afrique dont l'identité, remaquillée à l'occidentale, se dérobe sans cesse. ...lire la suite...

"Là-bas, ils ne tuent pas les oiseaux dans le ciel" de Éric Nonn chez Ed. des Busclats Courrier des auteurs le 18/09/2014

1) Qui êtes-vous ? ! :   Un gosse de la rue affranchi par la lecture, livré, comme cela se dit, au hasard.      Après, comment savoir ou de moins en moins. Une suite de strates, avec le temps presque géologiques. Un aperçu. Un doute complexe.
2) Quel est le thème central de ce livre ? :   Le passage d'une gamine noire, équatoriale, de la forêt à la ville. Une gosse des pistes, du train à voie unique, en route vers les murs, la mer, le béton.
Et c'est peut-être sa culture, en fait, qu'elle traverse, qu'elle découvre bien plus que les paysages, le ciel, les lagunes. ...